Les principes de l’entreprise régénérative sont simples à comprendre, plus difficiles à mettre en œuvre : nuire le moins possible, régénérer ce qui peut l’être, ou y contribuer.
Devenir une entreprise régénérative ne se décrète pas. C’est une trajectoire, une intention. En effet, toute activité humaine a une empreinte écologique. Pris dans leur ensemble, le volume et l’empreinte de nos activités économiques nous projettent dans un monde non soutenable, au-delà des limites planétaires.
Ainsi, le monde économique s’envisage habituellement comme un monde qui ne peut que détruire.
Fort heureusement, la prise de conscience de ces limites – climat, biodiversité, ressources – permet de franchir une première étape : réduire l’empreinte des entreprises est un défi qui mobilise.
Pour autant, détruire moins ne suffira pas à maintenir les conditions de l’habitabilité de nos territoires. “Réparer” le climat, la biodiversité, les ressources renouvelables, l’humain : si et quand cela est possible, participer à une économie qui régénère, telle est l’intention d’une entreprise régénérative.
Par conséquent, l’entreprise régénérative ou entreprise régénératrice :
- cherche à répondre aux besoins humains,
- s’envisage à l’intérieur des limites planétaires,
- vise la restauration du capital naturel, en coopérant avec le vivant.
L’équilibre de l’entreprise régénérative
Avec méthode et dotée d’une feuille de route à court, moyen et long terme, l’entreprise régénérative ou régénératrice recherche une utilité sociale, et met en œuvre pour cela des opérations équilibrées entre 4 points cardinaux :
- le climat, et la décarbonation des chaînes de valeur ;
- la restauration de la biodiversité et le développement des puits de carbone ;
- la circularisation forte des ressources non renouvelables ;
- le respect des droits humains et la création d’emplois porteurs de sens et de dignité.
Création de valeur et entreprise régénérative
En premier lieu, cette entreprise prête une attention particulière à la manière de créer et de répartir la valeur. Elle se pose donc avant toute chose la difficile question de son utilité sociale, ce qui implique de poser une raison d’être spécifique et transformatrice, et non seulement de circonstance. C’est la question qu’a osé (se) poser Ray Anderson. Le fondateur de l’entreprise Interface a su aborder avec audace la fin possible de son activité… Ce qui a permis d’imaginer et mener un plan ambitieux de transformation à long terme.
Ensuite, l’entreprise régénérative intègre la question des communs – par exemple un fleuve dans lequel elle puiserait de l’eau – et s’implique dans leur gestion. Elle interagit authentiquement avec ses parties prenantes et sur son territoire. Elle fait circuler l’information et partage la connaissance. Ce faisant, elle contribue à embarquer son écosystème – à commencer par ses équipes, ses fournisseurs, ses clients et ses actionnaires – dans une aventure porteuse d’utilité sociale et de performance économique et écologique.
Devenir une entreprise régénérative est un projet mobilisateur, qui demande à la fois ambition et humilité.