Nos campagnes sont les poumons et cœur de la France. Ce sont sur leurs sols que se joue la transition agroécologique des prochaines années. Chez Open Lande, on salue le projet Fermes En ViE qui propose des solutions très concrètes de régénération via des fermes collaboratives.
Le constat : dans 10 ans, 50% de la population agricole aura pris sa retraite et seulement la moitié aura été remplacée
Nous sommes passés cette année sous la barrière des 400 000 agriculteur·rice·s : de 1,6 millions en 1982 à 400 000 aujourd’hui soit une baisse de 75% en à peine 40 ans (source). Et la situation ne s’améliore pas : dans 10 ans, 50% de la population agricole aura pris sa retraite et seulement la moitié aura été remplacée.
Pourtant les personnes qui souhaitent s’installer ne manquent pas.
Devenir agriculteur.rice aujourd’hui ? un gros capital à avancer tout en devant s’engager sur le long terme…
En 30 ans, en France le nombres de ferme a été divisé par 3 et leur taille a été multipliée par 3 : de 20 à 60 hectares en moyenne. Les fermes à reprendre sont donc de grandes surfaces qui demandent de lourds investissement financiers. Or une grande partie des personnes souhaitant acheter des terres agricoles recherchent des petites surfaces La transmission des fermes devient alors compliquée.
…et un quotidien difficile
Le métier agricole est rude et solitaire. Les horaires sont longs, les vacances peu nombreuses voire inexistantes car il faut faire des astreintes surtout en élevage. Les agriculteur·rices peinent à se dégager un SMIC et peuvent difficilement embaucher. Difficile de s’engager si l’on n’a pas la vocation absolue.
Comment changer la tendance ? en finançant des projets créateurs de valeur écologique et humaine
C’est ce que propose Fermes En viE : une agriculture respectueuse du vivant avec une installation accessible et des activités mieux valorisées.
Concrètement le mécanisme est simple :
1 : FEVE identifie des fermes à reprendre (avec l’aide de la SAFER, des Chambres d’Agriculture et des autres acteurs de l’écosystème)
2 : mobilise l’épargne de citoyen.nes
3 : accompagne des agriculteur.rices dans l’installation et le fonctionnement.
C’est quoi une ferme collaborative ?
En étant plusieurs, on réduit la pénibilité, on peut se partager les astreintes et s’accorder des vacances. On crée aussi une complémentarité des compétences et on obtient ce qu’on appelle des intrants locaux : le fourrage pour l’élevage est produit par l’activité grande culture, les excréments de l’élevage sont utilisés en maraîchage… Et pour finir, en mutualisant les outils et les ressources, l’investissement initial est réduit.
Le portrait type d’une ferme financée par FEVE
C’est une ferme agroécologique :
- de taille moyenne,
- très diversifiée avec plusieurs activités : élevage bovin, ovin ou volailles, céréales, maraîchage, apiculture, poules pondeuses…,
- avec des porteurs et porteuses de projets regroupé·es au sein d’une même structure juridique,
- sous un bail rural-environnemental.
Les exploitant.es ont signé la charte agro-écologique de FEVE qui porte des principes écologiques forts : passage en agriculture biologique, travail minimal du sol… Au bout d’un certain nombre d’années, le groupe d’agriculteur·rices en place peut s’il le souhaite racheter la ferme à Fermes En ViE et devenir propriétaire.
La Ferme de Magnantru près de Niort : le premier projet financé et concrétisé en seulement 3 mois. Camille et Raphaël se lancent dans l’aventure agricole bientôt rejoints pour l’atelier maraîchage.
Régénérer aussi le lien social
Ces fermes sont aussi des lieux d’emplois, des lieux de vie, des lieux d’innovations et des lieux de rencontres. De véritables tiers-lieux nourriciers des campagnes !