Adaptation et atténuation constituent bien les deux cordes d’un même arc. Pour autant, chacune d’entre elles est traitée de manière spécifique. Explications.
Décarboner l’économie, c’est une nécessité, afin d’éviter – ou de minimiser – la dérive climatique : on parle d’atténuation. En la matière, chaque dixième de degrés de réchauffement planétaire a son importance pour éviter de futures catastrophes climatiques, et donc humaines.
Cependant, les conséquences des changements climatiques sont déjà là. Près de nous, le bassin méditerranéen est soumis à d’intenses vague de chaleur, atmosphériques et océaniques. En Catalogne et dans les Pyrénées orientales, les années de sécheresse s’enchaînent. Le niveau des nappes phréatiques devient préoccupant. Le Nord de la France a subi en 2024 deux phases d’inondations éprouvantes pour les habitants et pour les activités économiques. La liste des inondations, submersions, vagues de chaleurs, sécheresses est interminable. Ces phénomènes viennent percuter nos habitudes de vies et l’organisation de nos sociétés.
Atténuation et adaptation sont liées
On peut par exemple citer la baisse de l’enneigement qui contraint des stations de ski à fermer leurs portes, l’augmentation des sinistres qui pèse sur les finances des assureurs, la sécheresse de 2022 qui a mis à l’arrêt le transport fluvial sur le Rhin ou encore les récentes inondations en Suisse indirectement responsables d’une rupture d’approvisionnement massive de l’entreprise Porsche.
Il est donc important de faire face : entreprises et territoires doivent développer des stratégies d’adaptation au changement climatique en cours.
Adaptation et atténuation constituent bien les deux cordes d’un même arc. Pour autant, chacune d’entre elles est traitée de manière spécifique.
Les effets de la décarbonation de l’économie (atténuation) porteront leurs fruits à moyen ou long terme : indispensables, ils contribuent à traiter les causes du changement climatique, afin d’éviter l’ingérable.
L’adaptation se joue, elle, à court et moyen terme. En préparant à affronter les conséquences liées aux changements climatiques, elle doit permettre de gérer l’inévitable.
La culture du risque
Lorsque l’on parle d’adaptation, on aborde généralement la notion de risques. Les risques liés au changement climatique sont de deux types : risques physiques et risques de transition.
Les risques de transition sont liés à la réponse qu’apporte notre société au changement climatique, par exemple l’évolution de la réglementation, la mise en place d’une taxe carbone, la transition d’un marché.
Les risques physiques peuvent être aigus ou chroniques. Aigus comme une vague de chaleur, une tempête, de fortes inondations. Chroniques comme l’élévation progressive du niveau de la mer, l’érosion du trait de côte, etc.
Le GIEC définit ces risques comme la combinaison de 3 facteurs :
- aléa climatique, par exemple une tempête
- exposition, par exemple est-ce que mon site est situé sur le passage de cette tempête ?
- vulnérabilité, par exemple est-ce que mon site est prêt à faire face à cette tempête ?
En résumé, l’atténuation permet donc de jouer sur la fréquence et l’intensité des aléas climatiques, et l’adaptation permet d’agir sur l’exposition et la vulnérabilité des actifs concernés.
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