Une toile complexe vieille de 3,8 milliards d’années
La biodiversité, c’est l’ensemble du vivant sur Terre et un résultat de 3,8 milliards d’années d’évolution. Elle comprend trois aspects fondamentaux : la diversité génétique au sein des espèces, la diversité des espèces elles-mêmes, et la diversité des écosystèmes. Ces éléments sont tous interconnectés dans ce qu’on appelle « la toile du vivant ».
Nos chaussures, une flaque d’eau, ou encore l’Hôtel Matignon sont des écosystèmes à part entière, abritant une multitude de formes de vie microscopiques.
L’humain : un acteur minuscule mais destructeur
La masse des humains ne constitue que 0,01% de la masse totale de la vie sur Terre.
Nous, infimes proportions, sommes totalement dépendants du vivant et pourtant nos activités l’impactent chaque jour un peu plus.
Un épisode de la Belle Époque illustre parfaitement cette interdépendance. La mode des chapeaux ornés de plumes d’ibis du Nil était alors si populaire qu’elle a conduit à une chasse excessive de ces oiseaux. La disparition des ibis a entraîné une prolifération des serpents, dont ils étaient les prédateurs naturels. Les serpents ont à leur tour décimé les populations de batraciens, qui contrôlaient les populations de criquets. Le résultat final : des invasions dévastatrices de criquets qui ont provoqué des famines.
Les services écosystémiques ou comment vivre à crédit
Le concept de services écosystémiques désigne les bénéfices que les humains tirent de la nature.
On les classe en quatre catégories :
- les services culturels (comme l’inspiration artistique ou les loisirs en pleine nature),
- les services d’approvisionnement (eau, nourriture, matières premières),
- les services de support (comme la pollinisation)
- et les services de régulation (comme la régulation du climat).
Pour quantifier l’importance économique de ces services, des études estiment qu’ils représentent chaque année environ une fois et demie le PIB mondial.
En d’autres termes, pour chaque dollar de PIB produit, nous dépendons d’un dollar et demi de services fournis gratuitement par la nature.
Repenser notre vision du monde économique
Un modèle en trois niveaux est proposé :
- La biosphère, qui englobe toute la vie sur Terre
- Les sociétés humaines, qui se sont développées au sein de cette biosphère
- L’économie, qui n’est qu’une création des sociétés humaines
Cette hiérarchie est souvent inversée dans notre pensée actuelle, où l’on place l’économie au sommet des priorités.
Un renversement de cette perspective permet de se poser de nouvelles questions lors de la conception de projets : « Est-ce que ce mon produit ou service va améliorer ou dégrader la biosphère ? »
Des opportunités à saisir
Malgré les défis, de nombreuses opportunités existent pour les entreprises qui sauront intégrer la biodiversité dans leur stratégie :
- Anticiper les risques et les réglementations futures
- Innover dans leurs produits et services
- Améliorer leur image de marque et leur attractivité auprès des employés et des consommateurs
- Contribuer positivement à la préservation de l’environnement dont dépend, in fine, leur propre activité
Quelques exemples inspirants en vrac :
- Un fabricant de tonneaux travaillant sur la gestion durable des forêts
- Une entreprise ayant participé à la restauration écologique d’un marais
- Une marque de cosmétiques s’engageant dans le sourcing durable et la régénération des écosystèmes
Quels outils pour passer à l’action ?
Pour aider les entreprises à relever ce défi, des outils se développent.
Les diagnostics biodiversité, similaires aux bilans carbone, permettent tout d’abord d’évaluer les impacts et les opportunités liés à la biodiversité dans la chaîne de valeur d’une entreprise.
Chez Open Lande, nous avons également conçu un atelier qui explore l’intégration de la biodiversité dans les stratégies :
- aspects réglementaires
- réalisation d’un diagnostic biodiversité simplifié
- pistes d’innovation et d’éco-conception
- plan d’actions concret
La préservation de la biodiversité n’est pas seulement une question environnementale, c’est un enjeu économique majeur.
Les entreprises qui sauront intégrer cette dimension dans leur stratégie seront mieux préparées pour faire face aux défis du futur et pourront même y trouver de nouvelles opportunités de croissance et d’innovation.
C’est un défi de taille, mais c’est aussi une opportunité unique de repenser notre rapport au vivant et de construire une économie véritablement durable.