Choc à Pâques : y aura-t-il du chocolat pour la chasse aux œufs ?
C’est une rupture mondiale de toute la chaîne d’approvisionnement qui menace.
Les principaux producteurs de chocolat n’ont pas pu régler une facture d’un montant vertigineux : 237 milliards de dollars !
Faute de règlement, ils n’auront bientôt accès à la précieuse matière qu’est le cacao.
La note salée est émise par une mystérieuse organisation : “l’armée des pollinisateurs”.
Abeilles, papillons, et autres insectes ont symboliquement choisi les fêtes de Pâques 2024 pour facturer l’humanité pour leurs services de pollinisation, essentiels à la production de cacao et plus généralement à une partie de la production alimentaire mondiale.
Jointe à la facture, une lettre dit exprimer le point de vue des insectes et déplore la négligence des humains. Malgré les avertissements répétés des scientifiques et les sommets internationaux sur la biodiversité, l’addiction aux pratiques destructrices persiste et exacerbe l’érosion du vivant.
Dans les pays tropicaux, le rythme de disparition des insectes menace directement les cultures de cacao. Si la tendance se poursuit, la production mondiale pourrait, à terme, chuter. Et le cacao redevenir un produit de luxe.
Oubliez votre petit carré de chocolat quotidien.
Stop. La fiction s’arrête là.
Vous l’aurez compris, aucune colonie d’abeilles, d’oiseaux ou de papillons ne nous enverra de facture. Pourtant, l’importance des services écosystémiques a été mise en lumière par l’IPBES à plusieurs reprises. Le service de pollinisation, essentiel pour la production alimentaire mondiale, est évalué entre 235 et 577 milliards de dollars par an.
À titre de comparaison, le géant de la technologie Alphabet – société mère de Google et Youtube – a généré des revenus d’environ 307 milliards de dollars en 2023.
Les insectes pollinisateurs, comme la formation des sols, le cycle de l’eau, et une foule d’autres bénéfices que nous retirons de la nature (les services écosystémiques), sont essentiels pour notre survie économique et physique.
Leur déclin met en péril non seulement les traditions comme les chocolats de Pâques, mais aussi la sécurité alimentaire mondiale. La température croissante menace leur habitat, avec des conséquences désastreuses sur la pollinisation.
Voilà autant de bonnes raisons, pour les entreprises et les territoires, de se former sur le sujet de la biodiversité, sans laquelle aucune résilience n’est envisageable, et de la régénération.
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